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Il était une fois

Historique

Les noms successifs portés par notre commune : Elestrec, Guicquelleau, Le Folgoët, témoignent de son histoire. Dès l’an 64 de notre ère, des voies romaines venant de Lyon par Tours-Carhaix passaient par la Croix-Rouge, Croas-Kerzu, pour aboutir à Plouguerneau comme l’attestent certaines bornes milliaires.

 

Dès le Moyen Age :

En 1364, pendant la guerre de Succession de Bretagne, Jean IV de Bretagne, dénommé aussi comme son père Jean de Montfort, fit le vœu, s’il l’emportait sur Charles de Blois, de faire construire un sanctuaire au Folgoët, là ou s’était produit le miracle de Salaün Ar Fol. Tenant parole, la première pierre fut posée en 1365, mais les travaux traînèrent en longueur, en partie à cause des guerres incessantes, et Jean IV de Bretagne décéda en 1399. C’est son fils, le duc Jean V, qui acheva la chapelle en 1409 ; elle fut placée sous le vocable de Notre-Dame. Le sanctuaire, fut béni en 1419 et élevé au rang de collégiale en 1423 par l’évêque de Léon Alain de Kernazret, comme en témoigne une inscription en latin située sur le portail ouest de la chapelle2. En 1427, le pape Martin V élève Notre-Dame-du-Folgoët (Basilica seu capella Beatae Mariae de Folgoat) au rang des basiliques mineures.

Très vite le sanctuaire devint un important lieu de pèlerinage : la duchesse Anne de Bretagne y vint à quatre reprises en 1491, 1494, 1499 et 1505 et François Ier en 1518. Plus tard, Anne d’Autriche y vint également et plusieurs rois de France firent des donations pour l’embellissement du sanctuaire.

Jehan Marec’h, seigneur qui habitait le manoir de Guicquelleau, fut célèbre pour ses actes de banditisme et surnommé pour cette raison l’ « Attila de Lesneven ». Entre 1514 et 1527, il fit de nombreuses victimes, s’attaquant à des personnes de toutes conditions, gentilshommes, prêtres, roturiers. Il osa même attaquer la garde personnelle du roi François Ier lorsque celui-ci vint faire ses dévotions au Folgoët en 1518. Le 15 janvier 1527, il assassine son voisin et suzerain, le baron Henri de Penmarc’h (en Saint-Frégant), qu’il tue d’un carreau d’arbalète et de 65 coups d’épée à la fin d’un banquet3. Il est alors arrêté et condamné le 17 février 1527 à être décapité sur la place de la Cohue à Lesneven ; on lui coupa son bras droit, qui fut attaché à un poteau près des douves du château de Lesneven et sa tête fut piquée sur un pieu pour être exposée4.

Guiquelleau (ou Guicquelleau) est une ancienne paroisse, située à environ 4 km au nord du bourg actuel du Folgoët et qui, dans un premier temps, se nommait Élestrec, l’église paroissiale, dédiée à saint Jacut, se trouvant alors dans le hameau actuel de Lannuchen. Vers 1530, l’église paroissiale d’Élestrec est détruite par la foudre et le siège de la paroisse fut alors transféré dans la chapelle privée du manoir de Guiquelleau, dont la paroisse prit alors le nom, qu’elle conserva même après la construction vers 1620 d’une nouvelle église paroissiale dédiée à saint Vellé. Celui-ci serait un ermite venu du Pays de Galles au ve siècle ou au vie siècle, faisant partie de ces nombreux saints bretons non reconnus officiellement par l’Église catholique, et qui aurait vécu dans le vallon voisin de Toulran. Cette église étant trop petite pour pouvoir accueillir tous les fidèles, en 1826, on décida le transfert du culte dans la basilique Notre-Dame-du-Folgoët, dont la paroisse prit le nom en 1829 (ordonnance royale du 23 août 1829). Le manoir de Guiquelleau3, construit au xve siècle, existe toujours (c’est une propriété privée non visitable) ; son colombier, parfaitement conservé, est visible par le grand public.

 

La chapelle Saint-Vellé ou chapelle de Guicqueleau, ancienne église paroissiale donc, subsiste : elle fut restaurée une première fois en 1834 et une seconde fois en 1986 par l’association Les Amis de Folgoët4. Plusieurs membres de la famille Marec’h, seigneurs de Guiquelleau, y sont enterrés. La chapelle possède encore un maître-autel de style Louis XV avec des boules dorées ; un autre autel en pierre, autrefois décoré de roses et d’œillets ; des statues de sainte Marguerite et de saint Vellé posant sa main sur la tête d’un enfant (il est invoqué contre les maux de tête !)5. Au début du xviiie siècle, le service paroissial de l’église d’Elestrec, détruite, est transféré dans la chapelle privée du manoir de Guicquelleau, sous le vocable de saint Vellé. Le nom de la paroisse d’Elestrec est donc changé en Guicquelleau

Un pardon y est à nouveau organisé le dernier dimanche de juin.

 

 

La création de la commune du Folgoët en 1879

Par une ordonnance royale en date du 23 août 1829, le chef-lieu de la commune est déplacé du bourg de Guicquelleau à celui du Folgoët. La commune prend dès lors le nom de Le Folgoët.

En 1878, les habitants de la section de Coat-Junval en Ploudaniel sollicitent leur annexion à la commune du Folgoët, qui le demande également. Le Conseil municipal de Ploudaniel et les plus imposés de la commune s’y opposent, mais le conseil général du Finistère donne un avis favorable. Le rattachement de cette section de Coat-Junval à la commune du Folgoët est officialisé par un décret du président de la République française daté du 30 avril 1879.

Le pèlerinage du Folgoët vers 1890

En 1888, le pape Pie IX accorde le couronnement de la Vierge du Folgoët. Une foule estimée à 60 000 personnes (80 paroisses étaient représentées) assista à la cérémonie du8 septembre 1888 fêtant ce couronnement présidée par Mgr Freppel, évêque d’Angers et député du Finistère. Le grand vitrail de la chapelle sud de la basilique rappelle cet événement

De nos jours, début septembre, a lieu chaque année le Grand Pardon de Notre Dame du Folgoët qui attire plusieurs milliers de pélerins.

 

En août 1902, la décision du gouvernement d’Émile Combes d’appliquer avec rigueur la loi du 1er juillet 1901 sur les associations, et en particulier l’expulsion des congrégations religieuses en vertu de la Loi sur les Congrégations entraîne des troubles importants dans de nombreuses communes, entre autres dans le Léon et plus particulièrement à Ploudaniel et au Folgoët, ainsi qu’à Saint-Méen. Les conseils municipaux de Ploudaniel, Le Folgoët et Saint-Méen votent à l’unanimité une protestation contre la fermeture des écoles congréganistes.

La rentrée des classes de septembre 1902 fut difficile : le journal « La Presse » indique qu’au Folgoët 222 enfants ne sont pas scolarisés, le temps de trouver des instituteurs civils pour remplacer les sœurs du Saint-Esprit.

La Première Guerre mondiale

Le monument aux morts du Folgoët porte les noms de 50 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux trois au moins sont des marins disparus en mer et un soldat (Emmanuel Roumier) est mort en Serbie. Jean Colin, prêtre originaire du Folgoët, tué à l’ennemi le 10 juin 1917 à Vailly (Aisne), fut décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec étoile d’argent.

La Seconde Guerre mondiale

Deux aviateurs britanniques sont enterrés dans le carré militaire du cimetière communal : Alexander Stewart Macintyre et John Small, abattus à bord d’un typhoon par un Fw190 allemand lors d’une mission d’escorte de bombardiers vers l’aérodrome de Brest-Guipavas le 15 août 1943.

Après la Seconde Guerre mondiale

1947, la commune du Folgoët cède un village à celle de Lesneven.

En 1946, plus de 50 000 fidèles assistent au pardon de Notre-Dame-du-Folgoët. Vers 1950, une cinquantaine de paroisses y sont encore représentées avec les bannières (mais elles étaient 107 en 1938).

De nos jours :

Actuellement, LE FOLGOET est au carrefour des axes routiers SAINT POL DE LEON – BREST et LANNILIS, PLOUGUERNEAU, LANDERNEAU, DAOULAS.

Attractive, la commune a doublé sa population en quelques décennies. Elle dépasse désormais les 3 000 habitants (3142 en 2013).

La population active est diversifiée : petites entreprises, artisans, commerçants, employés, militaires. Ceci est dû à la proximité de BREST et de LANDIVISIAU.

La superficie globale du territoire de LE FOLGOET est de 977 hectares.